Plongeon

Daniel Azorin, du haut du plongeoir

Après une carrière au plus haut niveau en tant que juge de plongeon dans son Chili natal, Daniel Azorin est retourné dans le grand bain après son arrivée en France, au début des années 1990. Ce Savignien est l’un des trois juges internationaux qui résident sur le territoire de Grand Paris Sud.

D’abord, il y a l’accent. Qui sonne comme une promesse d’ailleurs. Et puis il y a la passion, qui suinte à chaque mot prononcé. À 60 ans, Daniel Azorin a dédié une grande partie de sa vie au plongeon.

Il a commencé par la gymnastique à 8 ans, au Chili, dans le cadre d’un programme sportif élaboré en vue des Jeux panaméricains. « Quand ce programme s’est arrêté, j’ai cherché une discipline approchante. C’est là que j’ai découvert le plongeon. »

Il pratique ce sport de 13 à 18 ans, âge auquel il commence à travailler en tant que commercial. « J’avais moins de temps à consacrer à l’entrainement, mais je restais passionné. Alors j’ai intégré la Fédération chilienne de natation. » Motivé et doté de connaissances et de compétences solides, il devient rapidement juge et directeur technique national, alors qu’il n’a pas encore 19 ans !

« Petit à petit, j’ai commencé à juger à l’international. Puis j’ai intégré la commission de plongeon de la Confédération sud-américaine de natation avant de passer à la commission de l’Union américaine de natation. » Rien ne semble pouvoir arrêter son ascension. Et en 1991, c’est la consécration : il devient juge auprès de la Fédération internationale de natation (Fina), la plus haute autorité du sport aquatique mondial. La même année, il est juge aux Jeux panaméricains, à Cuba.

Comme un poisson dans l’eau

Les années 1990 ouvrent donc un nouveau chapitre dans la vie de Daniel Azorin. De père Français, il bénéficie de la double nationalité et décide de changer de vie en France. Il a 30 ans et souhaite découvrir de nouveaux horizons. « Je ne connaissais ni la France, ni son mode de vie. C’est mon frère qui m’a accueilli. J’ai vécu quelques années à Bobigny, puis je me suis installé à Savigny-le-Temple avec ma femme et mes deux filles. »

Afin de nourrir sa famille, il travaille 3 ans dans le bâtiment et apprend le français sur le tas. Il postule ensuite à la RATP où il officie en tant qu’agent d’exploitation. Une fois la tête sortie de l’eau, il peut de nouveau donner libre cours à sa passion. Il se rapproche ainsi de la Fédération française de natation et passe un examen pour valider ses connaissances.

A l’horizon des années 2000, il passe de nouveau juge international. Championnats d’Europe juniors et seniors, Coupes du monde, Jeux mondiaux universitaires : il enchaine les compétitions aux quatre coins de la planète.

Une vie de passionné

Un parcours exemplaire que Daniel doit à ses nombreuses compétences, mais aussi à un engagement sans faille. « Pour être juge de plongeon, selon moi, l’une des principales qualités est d’avoir plongé avant. Il faut connaitre la pratique et le règlement sur le bout des doigts. Ensuite, il faut savoir l’appliquer et rester juste dans ses décisions. L’expérience compte beaucoup également. Il faut visionner des vidéos et participer à un maximum de compétitions. »

Tout juste défrayée, la fonction de juge nécessite d’être réellement passionné par la discipline pour laquelle on officie. « Et même plus que ça ! Dans mon cas, par exemple, toutes mes vacances passent dans les compétitions de plongeon depuis de nombreuses années. Lorsqu’on intervient dans le cadre d’un gros championnat, il faut compter deux semaines au minimum. » Une situation qui devrait perdurer puisqu’il officiera aux Jeux olympiques de Paris en 2024.

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