Du miel en Essonne à la miellerie de Tigery

Tartine nappée de miel, pain d’épices odorant, bonbons au cœur fondant contre la toux, vous en rêviez pour un hiver en douceur, Grand Paris Sud l’a fait. Un dossier consacré à ce nectar et à ceux qui le recueillent dans le respect de la nature et des abeilles : Première halte à la Miellerie de Tigery, avec l’apicultrice Malika.

Depuis 2012, Malika Billaut est formatrice bénévole au SAVE – syndicat des apiculteurs du Val d’Essonne. De mars à décembre, elle propose à un large public – passionnés des abeilles, amateurs de miel, possesseurs de ruches – des stages d’apiculture pour apprendre à produire un miel de qualité dans le respect de la nature. Deux fois par mois, les élèves se pressent à ses cours pratiques qu’elle donne le samedi après-midi tandis que la matinée est consacrée à la théorie dispensée par d’autres bénévoles. 

« Nous formons trois groupes de 12 participants environ (2 groupes de 1re année et 1 groupe de 2e année). L’ambiance est détendue et nous déjeunons tous ensemble le midi. En plus, le cadre est idyllique puisque depuis quelques années nos ruches sont installées dans le parc du château de Gillevoisin qui accueille le syndicat. Notre souhait ? Sensibiliser le plus grand nombre au rôle clé de l’abeille dans l’environnement et à sa protection. Non seulement, nous transmettons un savoir-faire, mais j’interviens aussi dans les écoles auprès des élèves, des maisons de retraite et également lors d’événements locaux, de fêtes comme les marchés de Noël* afin de dialoguer avec le public.

Très souvent, des personnes me questionnent : « Que doit-on faire pour aider les abeilles ? Je conseille. Parfois j’interviens dans un jardin pour recueillir un essaim sauvage… Les gens sont très concernés par l’avenir de l’abeille, et s’interrogent sur le frelon asiatique qui détruit nombre de ruches à travers toute la France. »

Une approche naturelle

Les abeilles de Malika proviennent toutes d’essaims sauvages qu’elle a recueillis dans les jardins. Les butineuses sont donc particulièrement adaptées à la région et à sa flore et, à priori,
plus robustes que d’autres espèces issues d’élevage. De plus,
la démarche de Malika étant surtout pédagogique et environnementale, elle fait le choix de produire peu de miel
– 180 kilos de miel par an avec 8 ruches et « laisse faire la nature ». « Je fais trois récoltes par an. La première, de printemps, est un miel toutes fleurs, souvent crémeux, comme la deuxième qui a lieu en été.
La troisième s’effectue en automne : c’est le miel de châtaignier, plus foncé et plus fort en goût. Le dernier est le nectar de lierre, réservé aux abeilles qui s’en nourriront durant l’hiver. Mais lorsque la mauvaise saison s’éternise, je préfère leur donner du miel récolté l’été, plutôt que des substituts vitaminés. 
» Résultat, les miels de Malika ont déjà reçu plusieurs récompenses lors des concours de dégustation d’Île-de-France – médaille d’argent pour le miel de châtaignier et de bronze pour son miel d’été, en 2017.

Des projets à foison

Généreuse et inventive, Malika donne beaucoup de son temps pour faire connaître les abeilles et leur rôle pollinisateur, essentiel pour
la biodiversité. Elle intervient à la fois dans les écoles pour sensibiliser à leur protection et dans les maisons de retraite pour redonner aux personnes âgées le goût des bonnes choses. « Autrefois, les habitants de notre territoire avaient souvent des ruches dans leur jardin et chacun produisait son propre miel. Quand, je fais goûter mon miel aux personnes âgées, je vois leur regard qui s’illumine. Peut-être des souvenirs…
Chaque fois que l’on me sollicite, je participe aux événements locaux. Lors du Carnaval, je prépare aux enfants de petites crêpes nappées de miel.  Donner l’envie et l’appétit pour les bons produits, cela se transmet aussi. Et en plus, le miel est excellent pour la santé. »

En 2018, Malika prévoit déjà d’autres initiatives. « Pour davantage impliquer les enfants et leur apprendre à observer la nature, je leur propose d’intervenir sur des ruches et de les peindre. J’en profiterai pour leur expliquer le passage des saisons à travers la vie des abeilles. Mais toujours avec des mots simples. » Rencontrer Malika, c’est goûter aux maisons en pain d’épices et aux rivières de miel. Un instant de grâce.

Pour tous renseignements sur les abeilles et sur les stages d’apiculture :

Association Miellerie de Tigery

Présidente : Malika Billaut

Tél. : 06 61 82 82 98

Email : malika.oualiten@gmail.com

Adresse : 24, place Liedekerke-Beaufort, 91250 Tigery

https://www.facebook.com/Association-Miellerie-de-Tigery-928937123887658/

Recette : panecake au miel de Tigery

• Farine : 250 g
• Lait (demi-écrémé) : 30 cl
• 1 yaourt nature
• Bicarbonate de soude : ½ cuillerée
• Œufs : 2
• Beurre : 40 g
• Sel : 1 pincée

Dans un saladier, mélangez la farine avec le sel et le bicarbonate de soude. Cassez les œufs, mélangez et ajoutez le yaourt, puis le lait pour obtenir une pâte plus compacte que la pâte à crêpe.

Faites chauffer une poêle ou des mini-poêles en fonte à feu vif. Ajoutez le beurre pour bien huiler le fond. Prélevez une louche de la préparation et la versez dans la poêle (le pancake doit faire environ 1/2 cm d’épaisseur). Cuire d’un côté puis de l’autre. Une fois prêt, glissez le pancake dans l’assiette, nappez de miel de Tigery et dégustez. Ainsi paré, vous pourrez affronter les grands froids sans problème.

Idée de dégustation pour les fêtes : le pain d’épices accompagne et rehausse la délicatesse d’un foie gras.

Frelon asiatique : comment protéger les ruches ?

Comme nombre d’espèces importées qui supplantent les spécimens locaux, les frelons asiatiques déciment les abeilles à travers toute l’Europe. Ils s’en nourrissent et prolifèrent à leurs dépens. Malika, comme de nombreux apiculteurs, a subi leur prédation et perdu plusieurs essaims. Elle a décidé de riposter en posant à l’entrée des ruches une protection qui empêche les frelons, beaucoup plus gros que les abeilles, de pénétrer à l’intérieur. Mais ce rempart n’est pas suffisant et la pose de pièges est devenue obligatoire pour maintenir la pression de ce prédateur. La situation de l’abeille en France devient alarmante.

Essaim de frelons asiatiques 
dans votre jardin ? Que faire ?

Surtout, n’intervenez pas car les piqûres de frelons peuvent être dangereuses. Contacter plutôt le SAVE, le syndicat des apiculteurs
du val d’Essonne, au 01 64 90 54 27 ou écrivez-leur par mail : secretariat_save@orange.fr. A défaut, vous pouvez également joindre
la préfecture. Les pompiers, en revanche, n’interviendront pas.

Pour plus de renseignements, rendez-vous sur le site :
http://save-apiculture.wixsite.com/save

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